En 1906, elle portait le nom de "Grande rue tendant de Saint-Etienne à la Vicomté de la Mer", puis quelques années plus tard, celui de "rue tendant-du-Marché-Neuf-à-la-Vicomté", puis encore de "rue tendant-de-l'Eglise-Saint-Etienne-à-la-Mer"!
Ce n'est pas surprenant car elle était la seule voie, avec la rue aux Juifs, permettant de rejoindre l'Orée de la rue de Mer.

A l'entrée de cette rue se voyait autrefois,à gauche, une ravissante demeure du XVIè s, propriété en 1580 de Nicolas Mabire, et en 1760 de Messire de Beaunay, écuyer. Cette maison fut démolie fin XIXè. Construite entièrement en pierre de Fécamp et silex, elle comprenant un rez-de-chaussée et premier étage, coiffés d'un haut de toit de tuiles, protégé par de saillants pignons de maçonnerie.
Bien que cette rue eût autrefois la préférence des magistrats et bourgeois, cela n'empêcha pas certains artisans de s'y fixer, à la fin du XVIIIè, on y trouvait notamment un important atelier de tisserand appartenant à maître Morin, dont les spécialités de fabrication étaient la toile en été et le froc en hiver.
La rue Saint-Étienne, dont l'alignement actuel fut tracé par l'ingénieur des Ponts-et-Chaussées M.Lescaille fin XVIIIè, se partageait avec la rue aux Juifs, avant l’établissement de "la levée". La circulation provoquée par le trafic du port rendait souvent la chaussée en mauvais état. Pour y remédier, l'on décidé en 1821, de la recouvrir d'un pavage en gal de mer. Située en grande partie sur l'emplacement des carrières souterraines, elle fut l'objet en 1845, comme d'ailleurs la plupart des autres rues se trouvant dans ce cas, d'importants travaux de soutènement exécutés par le service des Mines.
Quant au pavage exécuté en 1821-22, il devint tellement défectueux que sa réputation devint légendaire, il était de bon ton de dire que traverser cette rue était un véritable supplice. De fait, en 1862, le macadam remplaça le pavage de galets
